Quelles sont les principales imperfections que vous pouvez retrouver lors de la réalisation d’un béton imprimé ?
Lors de la mise en œuvre d’un béton imprimé, les erreurs peuvent être nombreuses, surtout pour un débutant. Qui dit erreur, dit parfois défaut inesthétique irrattrapable. D’où l’intérêt de connaitre ces erreurs afin de pouvoir les éviter ou les corriger à temps.
Il ne faut jamais s’attendre à ce qu’un béton soit parfait, cela reste du béton. On ne doit pas le regarder à la loupe pour y traquer les défauts. Néanmoins, le rendu général doit être régulier sans défaut apparent. Le résultat final s’apprécie toujours à hauteur d’homme. Ne vous méprenez pas, même si vous faites un travail soigné, lors de la réalisation d’un béton imprimé vous aurez forcément quelques petites imperfections qui bien souvent passent inaperçues dans la masse.
Pour en savoir plus sur la réalisation du béton imprimé, consultez notre mode d’emploi.
1. Le joint dédoublé
Parfois appelé « bourrelet » par certain, ce problème est vraiment spécifique au béton imprimé puisqu’il résulte d’une mauvaise pose des empreintes. Il apparait très exactement au moment de l’impression lorsque deux empreintes se superposent très légèrement sur quelques millimètres. Les contours de l’empreinte sont donc imprimés deux fois ce qui donne l’impression d’un double joint.
Même avec la plus grande minutie, lors de l’impression d’une surface de 50m², le phénomène va forcément se produire une ou deux fois. Rien de grave, ce petit défaut est très facilement rattrapable dès lors qu’on s’en aperçoit immédiatement.
Tant que le béton est encore frais, on peut corriger cet effet de double joint avec plusieurs outils tels que la roulette de finition, le ciseau (existe en différente taille) ou l’outil en S. Il suffit simplement de retracer le joint en écrasant la surépaisseur.
2. Le manque de relief
Il arrive qu’apparaissent des zones mal imprimées donc relativement lisses car l’empreinte n’a pas imprimé un relief suffisant. Ce problème est la conséquence de deux facteurs qu’il convient d’identifier. Soit l’empreinte n’a pas été enfoncée suffisamment fort dans le béton, soit le béton a durci trop vite et trop rapidement donc l’empreinte n’a pas pu correctement marquer. Petit rappel tout de même, il ne faut surtout pas ajouter de retardateur à son béton, sinon la prise est trop rapide.
Ce défaut peut être corrigé avec les mêmes outils que précédemment pour accentuer le traçage des joints faiblement présent. Cependant, le soucis c’est qu’on ne se rend pas forcement compte tout de suite que l’impression est trop légère. Dans la plupart des cas, l’agent démoulant sous forme de poudre masque le relief. C’est le lendemain, au moment du rinçage que l’on découvre le problème. A ce stade, il est malheureusement trop tard car le béton a déjà durci. Il n’est donc plus possible d’agir.
3. Les « flashs »
Ce que l’on appelle « flash », c’est tout simplement une zone plus creuse qui retient l’eau et forme une flaque à la surface de votre béton imprimé. Les flashs sont créés au moment de l’impression, souvent lorsque le béton est trop souple et n’a pas assez tiré. Ainsi, il est primordial de tester la prise du béton avec son doigt afin d’être sûr de ne pas imprimer trop tôt sur un béton trop souple. Veiller à tester différentes zones car la prise du béton n’est pas toujours régulière.
De plus, si le maçon en charge de l’impression reparti mal son poids du corps sur les empreintes. Un petit creux se forme alors sous ses pieds. Pour limiter ce phénomène, il est conseiller d’utiliser des semelles pour empreintes qui s’enfile par-dessus les chaussures afin de répartir le poids du corps sur les empreintes.
4. La fissuration
Ce souci n’est pas lié exclusivement au béton imprimé. Il peut aussi survenir dans le cas d’un coulage d’une dalle béton traditionnelle. Si le béton est coulé d’une seule traite, il y a 100% de chance que ce dernier fissure. L’objectif est ici, non pas de l’empêcher de fissurer, mais de lui permettre de « craquer » là où on l’a décidé. C’est pour cette raison qu’il est obligatoire de créer des joints de dilatation. L’espacement des joints est donné par le D.T.U. 13.3 (Norme NF P 11-213).
L’efficacité des joints de dilatation est de 95%. Pour les 5% restants, si une fissure apparait aléatoirement, il est possible de la rendre moins visible en injectant une résine époxy par exemple. Normalement, grâce aux ferraillage du béton, la fissure ne s’élargira pas.
Vous avez plusieurs options pour créer ces joints de dilatation.
- Soit vous les sciez dans les 48 heures suivant le coulage du béton à l’aide d’une découpeuse thermique
- Soit vous coulez la dalle en plusieurs parties en insérant, dans le béton frais, une languette
en bois aggloméré ou en contreplaqué, ou bien un profilé en plastique qui demeurera dans le béton après son durcissement pour assurer l’étanchéité.
5. Les craquelures
Assez inesthétiques, les craquelures apparaissent en bordure des empreintes lorsque celle-ci est posée sur le béton. On a tendance à penser qu’il s’agit de micro fissures car cela y ressemble beaucoup, mais elles ne sont que superficielles. Il n’y a pas à s’inquiéter pour la structure ou la solidité de l’ouvrage.
Cela ne se produit pas à chaque fois, cela dépend des conditions météorologiques et de la température extérieure. Parfois le béton durcit plus vite en surface que dans la masse. De plus, plus les joints de l’empreintes sont profonds, plus ce phénomène a de chance de se produire.
Parfois le démoulant à tendance à masquer ces craquelures et on ne s’en rend pas forcément compte au moment de l’impression. Elles se révèlent au moment où le démoulant est rincé.
6. Le faïençage
Ce phénomène ne s’observe pas uniquement sur le béton imprimé, il apparait aussi sur une dalle lissée. Comme sur de la faïence, de fines lignes de l’épaisseur d’un cheveux apparaissent en forme de « toiles d’araignée ». C’est d’autant plus visible lorsque l’ouvrage est mouillé, et cela s’estompe voir disparait lorsqu’il est totalement sec. Cela ne représente aucun problème pour la structure de la dalle, c’est simplement inesthétique.
Là encore, cela est dû aux conditions météorologiques et à la température qui influent sur le séchage du béton lorsque l’humidité s’évapore.
Malheureusement, Il n’existe aucun moyen de retoucher ce type de défaut car ils apparaissent au moment du séchage. Le seul point positif c’est que c’est quasiment invisible lorsque le béton est sec.
7. Les différences de teintes
La couleur d’un béton imprimé est toujours la combinaison de deux teintes : celle des durcisseurs et celle de l’agent démoulant. Parfois, il arrive que le démoulant soit plus rincé sur une zone qu’une autre. Du coup, l’une des deux zones ressort plus claire.
Une différente de teinte peut aussi apparaitre si deux zones ne sont pas réalisées en même temps et que le démoulant a « posé » plus longtemps d’un côté que de l’autre.
Dans ce cas, il suffit simplement d’accentuer le lavage de la zone plus foncer en utilisant un balai brosse ou une monobrosse
Voilà, on a fait le tour de quasiment tous les imperfections qu’il est possible de rencontrer lors de la réalisation d’un béton imprimé. Si vous avez des questions ou besoin de conseils, n’hésitez pas à nous contacter.